Patrice LeconteCela dit, ce serait oublier la fois (la seule fois mais la fois) où Tony et Suzie étaient en voiture sur le périphérique, avec une furieuse envie l’un de l’autre. Les mains baladeuses et les caresses diverses ne pouvant leur suffire – d’autant qu’en roulant c’est dangereux – ils étaient entrés dans un car-wash automatique (alors que la Mercedes moutarde n’était même pas sale), avaient opté pour le cycle le plus long, et là, protégés par la mousse lavante et les trombes d’eau, ils s’étaient désapés en vitesse, avaient renversé complètement les dossiers et avaient fait l’amour rapidement mais magnifiquement, avaient joui ensemble, sans doute stimulés par le temps imparti et la charge érotique des rouleaux géants malmenant la voiture. Quelque temps plus tard, lorsque Tony proposa à nouveau ce genre de fantaisie, Suzie répondit qu’elle n’avait plus trop envie.
Alors, pourquoi est-ce qu’à présent, avec ce faux métèque, elle est prête à tout derrière le premier buisson venu, les toilettes d’un restaurant, un ascenseur, un couloir d’hôtel désert ? Il faut se rendre à une nouvelle évidence : Les amours adultères sont bien souvent la porte ouverte à tous les abus.