François CavannaNe plus écrire… On me dit : « L’ordinateur. Traitement de texte. Tu tapes, tu mets ton texte en page, un velours. » Je n’ai jamais approché d’une simple machine à écrire. Il y a des réflexes à acquérir, ou alors d’un doigt, comme les gendarmes ? J’ai essayé. ragé. J’allais quand même plus vite – mais en bavant – avec ma patte folle. On me dit « Dicte. » Ça ne marche pas, pas avec moi. Besoin des doigts, de raturer, de surcharger, de me battre avec le papier, avec l’idée, au rythme de mon exaltation. J’écris avec tout mon corps, tête, ventre, pieds et cul compris. Une locomotive. Une fois lancé…
Il ne me restait qu’à me colleter yeux dans les yeux avec l’autre salope. J’ai bien crû que je n’y arriverais jamais. J’y suis arrivé. Des mois de bagarre. Ma main avait pris le parti de l’ennemie. M’en voulait personnellement. de la haine ingénieuse. Inventait des tours de con. Il m’a fallu la dompter comme le comme le cow-boy son mustang. Mais je l’ai eue, la salope. Oh, ce n’est pas mon écriture d’avant. Il faut la déchiffrer. Et m’aimer beaucoup.
Ce que vous lisez en ce moement est passé par ce stade là. Mais la vacherie évolue. Je dois être vigilant pour qu’elle ne devienne pas microscopique. C’est parait-il , classique. Quel remède ? Être vigilant. Merci.