Perdre son sang-froid, cela ne vous apporte rien, pas même un soulagement

Peu d’hommes, dit le Doyen, ont un vrai tempérament de golfeur ! A ce que je vois les dimanches après-midi, ils sont peu nombreux, vraiment, à posséder la moindre qualification pour ce sport, si ce n’est une culotte trop ample et assez d’argent pour pouvoir payer des verres à la fin de la partie. Le golfeur idéal ne perd jamais son sang-froid. Quand je jouais, je ne le perdais jamais. Parfois c’est vrai, ayant manqué un coup, il se peut que j’ai brisé mon club sur mon genou, mais je l’ai fait avec calme et sagesse, parce qu’il n’était visiblement pas de bonne qualité, et qu’en tout cas, j’allais en prendre un autre. Perdre son sang-froid, cela ne vous apporte rien, pas même un soulagement.

Sir Pelham Grenville Wodehouse
Une partie mixte à trois
Page 47
Gallimard
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