Jacques PeterPuisque nous avons fait appel à Paul Valéry, continuons à le solliciter. En 1936 ou 1937, il conclut une longue réflexion sur l’histoire et la politique, par un constat : « Je constatai aussitôt un événement considérable, un fait de première grandeur : Le temps du monde fini commence. » Une solidarité et une dépendance toute nouvelle entre régions s’instaurent. toute politique spéculait l’indépendance des événements ; ils sont maintenant interconnectés ; les effets des effets, autrefois négligeable relativement à la durée d’une vie humaine, se font sentir et à toutes distances, et reviennent ainsi sur leurs causes ; il n’y a plus de surplus où on trouverait des ressources nouvelles pour colmater les désordres ; pas ou plus de potion magique dans le chaudron ; la solution, s’il en est, n’est pas dans le « plus », mais dans le « moins » . Déjà, vers les années 1970, le Club de Rome l’avait dit : « Prenons garde, notre vaisseau spatial n’est pas une surface infiniment extensible… L’abbé Pierre prophétisait à la fin de sa vie : « L’urgence est au partage. »