Entrée furtive de mademoiselle Parkinson dans ma vie

Quatre-vingts. Quatre-vingts berges. La grande charnière. Peut-être quatre-vingt-deux ou trois. Entrée furtive de mademoiselle Parkinson dans ma vie.

Furtive pas longtemps. Quand je pris conscience que c’était elle qui serrait ma main droite dans ses petits doigts glacés, ses petits doigts d’os, et qui interdisait à cette main de m’obéir, quand je compris que c’en était fini de ma grande belle écriture sauvage, quand j’en vins enfin à comprendre que ma vie basculait cul par dessus tête, je ne sais pas si mes cheveux se dressèrent sur mon crâne, mais s’ils ne firent pas là ils ne le feront jamais.

François Cavanna
Lune de miel
Gallimard
lune de miel