Je comprends qu’on meure d’amour, parce que parfois, c’est tellement fort, que la vie n’arrive pas à tenir le coup, elle craque

– Je ne veux pas que tu sois malade, je n’aime pas la maladie, j’espère que tu ne prendras pas ces habitudes-là. Tu peux te permettre un petit rhume, de temps en temps, mais pas plus. Il y a suffisamment de gens malades sans toi. Il y en a même qui meurent, et pas du tout d’amour, mais à cause de je ne sais quelle affreuse saleté. Je comprends qu’on meure d’amour, parce que parfois, c’est tellement fort, que la vie n’arrive pas à tenir le coup, elle craque. Tu verras, je te donnerai des livres où ça arrive.

Romain Gary
Les cerfs-volants
(Page 50)
Gallimard
les cerfs volants