Walter IsaacsonJobs était furieux. Il ne pouvait pas faire grand-chose – Microsoft n’étant pas dans l’illégalité – mais il voyait rouge quand même. « Convoque-moi Bill immédiatement ! » ordonna-t-il à Mike Boich, qui était « l’évangéliste » d’Apple auprès des sociétés informatiques. Gates vint seul et prêt à ferrailler avec Jobs. « Il m’avait fait venir pour me passer un savon. Je suis descendu à Cupertino, comme un soldat aux ordres. Je lui ai dit tranquillement : « On va développer Windows. Car nous aussi, on mise sur l’interface graphique » »
La scène se passait dans la salle de réunion ; Gates était entouré par dix employés d’Apple venus assister à la curée. « Je regardais, fasciné, Steve qui hurlait sur Bill, » raconte Hertzfeld. Sur ce point Jobs ne déçut pas ses troupes.
– C’est un coup en traître ! On t’a fait confiance et maintenant tu nous fais les poches !
Gates soutint le regard de Jobs, puis se mit à crier lui aussi, de sa voix de fausset :
– Il y a une autre façon de voir les choses, Steve ! Xerox était notre riche voisin à tous les deux, et quand je suis entré chez lui pour lui voler sa télévision, j’ai découvert que tu l’avais déjà emportée !