Walter IsaacsonHeureusement, Tim Cook réussit à le sortir de sa léthargie. Il cita une personne qui avait dit qu’Apple devenait le nouveau Microsoft, à savoir arrogant et suffisant. Le lendemain, Jobs changea entièrement d’attitude : « Il est temps de régler cette affaire ! »
Une fois les données relatives aux appels interrompus rassemblées par AT&T, le patron d’Apple comprit qu’il y avait réellement un problème, même s’il avait été exagéré par les médias. Aussi quitta-t-il Hawaii, après avoir passé plusieurs coups de téléphone cruciaux. Il était temps de rassembler quelques personnes de confiance, de vieux amis qui étaient à ses côtés au moment de la naissance du premier Macintosh, trente ans auparavant.
Son premier appel fut pour Régis McKenna, le gourou des relations publiques. « Je rentre d’Hawaii pour régler cette histoire d’antenne et je vais avoir besoin de tes conseils. » Régis était d’accord. Ils convinrent de se retrouver à Cupertino, dans la salle de réunion d’Apple, à 13h30 le lendemain. Son second appel fut pour Lee clow. Le publicitaire avait essayé de prendre ses distances avec Apple, mais Jobs aimait l’avoir à ses côtés. Son collègue James Vincent fut convié lui aussi.
Jobs décida également de rentrer avec son fils Reed, alors en dernière année de lycée. « Je vais probablement passer les deux prochains jours en réunion 24 heures sur 24 et je veux que tu n’en perdes pas une miette. Tu apprendras plus dans cette pièce en deux jours qu’en deux ans dans une école de commerce. Tu vas te retrouver avec les meilleurs dans leur domaine ; et on va devoir prendre de grandes décisions. Tu vas voir comment ça se déroule réellement. » L’émotion le gagna quand il se remémora cette scène. « Je revivrais entièrement cette expérience rien que pour lui donner l’opportunité de me voir à l’œuvre. Il était temps qu’il sache ce que faisait son père. »