Anquetil se dope et le dit publiquement

Anquetil se dope et le dit publiquement dans l’Equipe en 1967 : « Il faut être un imbécile ou un faux jeton pour s’imaginer qu’un cycliste professionnel qui court 235 jours par an peut tenir le coup sans stimulants. »

Un équipier prépare tout dans sa gamelle métallique. Les cachets, les piqûres. Des amphétamines, toujours, pour rendre la route possible, pour mettre de l’intensité, du rose sur la chaussée, pour chasser plus loin la douleur et la fatigue, pour pédaler enfin comme Sartre écrit, pour pédaler comme les enfants bientôt danseront, dans l’oubli de soi et du monde, dans un jour libéré du mal aux jambes où l’on se sent juste un peu plus fort que soi-même. Pédaler au bord du rêve.

Paul Fournel
Anquetil tout seul
Page 66
Seuil
Anquetil tout seul